Linky

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Il est tout beau, il est tout neuf, il vient d’arriver chez moi … et ça fait longtemps que je dois vous en parler : Le nouveau compteur électrique français Linky.

Sujet sensible

Dans le monde du tout communiquant, le compteur a mauvaise publicité. Aussi omniprésent que l’électricité, et à cette place de choix qu’est l’entrée de notre domicile, l’utilisateur final a du mal à y voir son gain et le réfractaire voit là un mouchard imposé.
S’ensuivent des mouvements de protestation organisé qui multiplient les références aux aspects dangereux, aussi bien physiquement que pour notre vie privée, de l’outil, et recensent toutes les légendes urbaines pour éviter l’installation du vert intrus.

Des ondes négatives.

Premier point de discorde à propos de l’objet, les ondes qu’il produit pour communiquer avec le monde, qui à l’image des téléphones portables et des antennes wifi voudraient du mal à nos enfants et aux électrosensibles.
Il faut tout d’abord rappeler que tout appareil électrique produit des ondes électromagnétiques, et que c’est même l’un des principes essentiels de l’électricité.
Comme tout appareil électrique, et comme le «classique» compteur électronique, il produit (et transporte) donc des ondes électromagnétiques.

Compteur oui … mais communiquant

Dans la majorité du temps, le compteur se contente de compter, n’étant à ce moment pas très différent de son ancêtre blanc. Mais ce qui en fait sa particularité c’est que celui-ci communique, et qu’il est alors susceptible à ce moment de polluer (électriquement) plus. Deux point sonts alors important à prendre en compte.

Comment communique il ?

Le principe utilisé est le CPL, le courant porteur en ligne. Cette technique consiste à générer une «haute» (tout est relatif) fréquence qui va perturber juste assez le 50 Hz de notre réseau électrique pour être détecté par un capteur assez sensible, et réglé sur la bonne fréquence. Juste de quoi transmettre quelques centaines d’octets sur 300 ou 400 M de câbles d’alimentation électrique.
On est très loin des très hautes fréquences utilisée dans l’air des systèmes WiFi ou de téléphonie mobile. Et on se trouve même assez éloigné des systèmes CPL domestiques qui ont pour but de transmettre sur de longues périodes (quand ce n’est pas en continu) des milliards d’octets par secondes.

C’est quoi une communication pour Linky ?

Pour faire simple, en fonctionnement normal, Linky envoie l’équivalent de deux SMS, une fois par jour sur le réseau électrique. Moins de 2000 petit 1/0, qui lui prennent quelques secondes à transmettre une fois par jour. C’est très peu, surtout au vu des standards auquel nous somme habitué aujourd’hui.

Un mouchard à la maison

Mais parfois bien plus que les ondes électromagnétiques, c’est la problématique de la vie privée que je vois critiquée avec ce compteur, parfois même dans des proportions assez extrêmes.

Un compteur … qui compte

Le but d’un compteur, c’est de compter. Et donc de savoir combien vous avez consommé d’un moment A jusque à un moment B.
C’est une opération technique nécessaire, notamment pour des problèmes de facturation et de calcul de contraintes réseau. Et on trouve le même type de fonctionnement sur tout type de réseau (énergétique, télécommunication, transport …), c’est la nécessite du gestionnaire de réseau à savoir ce qu’il se passe chez lui pour faire les adaptations et les facturations nécessaires à la survie et l’évolution du réseau.

Quelques fonctions complémentaires

Le Linky apporte quelques possibilités supplémentaires par rapport à son prédécesseur.

  • Il sait compter dans les deux sens (Pour ceux qui consomment et produisent)
  • Il sait compter sur plusieurs plages horaires programmables, apportant plus de possibilités que le simple Heures pleines / Heures creuses
  • Il réagit et compte les problèmes sur le réseau électrique (avec la possibilité de couper l’alimentation pour protéger le réseau électrique du logement)
  • Il sait prendre le rôle du disjoncteur de tête
  • Il améliore la communication des indexe (de ses comptages)

Compteur communiquant

En un sens, ce n’est pas le premier compteur communiquant. Les «compteurs bleus électroniques» (qui sont en fait blanc) communiquent déjà pour la plupart sur un petit réseau spécialisé limité au bâtiment. Le technicien de relève venant alors au pied de l’immeuble, se branche sur le point de connexion à ce réseau pour relever les informations de tout les compteurs de l’immeuble.
C’est une opération qui se fait normalement deux fois par an.

Le Linky ne fait qu’améliorer ce système.

  • Il transmet les informations une fois par jour
  • Il les transmet au transformateur de quartier (ne se limitant pas au bâtiment), qui lui-même les renvoie (en GSM) au serveur national chez Enedis

Mais surtout :

  • Il le fait de façon sécurisée

Linky sécurisé

Contrairement au système actuel, le nouveau système améliore considérablement la sécurité.
Toutes les données sont chiffrées de bout en bout : Avant la sortie du compteur, et jusque aux serveurs Enedis. Serveurs eux même spécifiquement isolées et sécurisé dans une infrastructure validée par la CNIL. L’accès ne se faisant qu’avec habilitation spécifiques et authentification forte.

Le tout étant prévu pour évoluer, et suivre les évolutions technologiques en matière de sécurité, avec, entre autre, des mises à jours régulières des compteurs.

«Normal» diront certains, et je suis plutôt d’accord. Nous sommes sur un matériel conçus pour être sécurisé et pour respecter la vie privée, avec tout le suivi technique que cela implique, pour répondre aux impératifs de comptages de demain.

Mode diagnostique

Il existe un mode «diagnostique», qui ne peut être activé que sur accord explicite de l’utilisateur, qui permet d’avoir des relevés tout au long de la journée.
C’est un système de sonde réseau qui peu être utilisé pour diagnostiquer finement (un relevé toutes les 10 minutes) un problème spécifique (ce qui est déjà fait aujourd’hui par l’installation de sondes distincte du compteur).
Mais l’installation de sondes (indépendante du compteur) est déjà, avant Linky, réalisé pour diagnostiquer des problèmes atypiques sur le réseau. Le passage au système Linky change deux choses importantes :

  • C’est maintenant une chose plus simple et moins coûteuse
  • Les données récoltées sont bien mieux sécurisée et leur accès bien plus contraignant et réglementé. Le technicien chargé de l’analyse n’ayant accès qu’à des données partielles (qu’il ne peut pas sélectionner).

C’était mieux avant

Pourquoi donc avoir un nouveau compteur ?
Pourquoi a-t-on besoin maintenant d’avoir la consommation jour par jour, alors que l’on s’en est bien passé depuis plus de 70 ans ?

Car le monde évolue et la consommation d’énergie avec elle. Que les approximations suffisantes d’hier avec les mesures que l’on était capables d’avoir ne sont aujourd’hui plus assez précises dans un monde de plus en plus exigeant. Qu’aujourd’hui la technologie nous permet de le faire, alors qu’elle ne le pouvait pas hier.

Il n’arrivera pas chez moi !

Bon, le mien il est déjà arrivé.

Postscriptum

Entre deux mondes, salarié d’Enedis et engagé dans le milieu associatif libriste, les propos exprimé ici sont personnels et le sont en toute indépendance.

2 comments / Add your comment below

  1. Merci pour l’article. Juste une coquille : « les approximations que l’on fessait hier ». Sauf s’il s’agit de sado-masochisme, je pense que c’est « faisait » 🙂

    Serait-il serait intéressant de comparer l’énergie intervenant dans la communication CPL, au delà de la fréquence, pour comparer au wifi ? Je n’ai pas d’inquiétude sur le résultat 😉

    1. Je viens d’apporter une correction.

      Je sais que les technologies utilisées pour la communication sont les normes «CPL G1» ou «CPL G3» suivant la génération du compteur. Je n’ai effectivement pas beaucoup d’informations sur les puissances du signal CPL.
      Mais la nocivité dépend des deux valeurs que sont puissances et fréquence.

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